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L`Ouzbek Moritz de Hadeln

L`ancien directeur des festivals de Berlin et Locarno a présidé le jury d`un nouveau rendez-vous cinématographique en Ouzbékistan.

Publié dans le journal La Côte (Suisse) №218 du 10 Novembre 2011

L`Ouzbek Moritz de Hadeln

L`ancien directeur des Festivals du film de Locarno, Berlin, Venise et Nyon (Visions du réel) Moritz de Hadeln, habitant de Gland, a passé une semaine en Ouzbékistan du 19 au 25 octobre, où il fut invité comme président du jury du 1er Festival international du film «Guépard d`Or». Retour sur un périple.

Moritz de Hadeln, un festival du film en Ouzbékistan, c`est peu commun...

Oui, mais il faut savoir que le pays est l`un des plus grands de l`ex-bloc d`URSS. Ses studios de cinéma étaient aussi les seuls à fonctionner dans tout le bloc pendant la 2e Guerre Mondiale. Il y avait, jusqu`en 1988, une vraie tradition de cinéma en Ouzbékistan, avec notamment un festival de cinéma consacré aux pays du tiers-monde. Ce festival avait lieu tous les deux ans, en alternance avec le festival de Moscou. Il s`agissait ainsi, lors de ce voyage à Tachkent (capitale), de faire revivre une tradition.

Vous dites avoir hésité avant de vous y rendre. Pourquoi?

Toute personne qui a une conscience politique se pose ce genre de question. Mais pour moi, l`important est que les droits de l`homme soient respectés. Depuis la nouvelle Constitution, il y a la liberté de la presse et l`abolition de la peine de mort. C`est un pays en paix, avec un gouvernement laïc. Je ne veux donc pas critiquer son système politique car le pays sort d`une ère très difficile.

On vous voit poser avec Gulnara Karimova, fille du président Islom Karimov...

C`est une dame qui fait beaucoup pour la culture de son pays. Il faut se méfier des ingérences occidentales: il ne faut pas croire qu`on peut importer comme ça notre système démocratique à des pays qui ont une longue culture. Ils ont leur propre chemin à faire.

Comment vit le pays?

A l`époque de l`ère soviétique, chaque état satellite de Moscou avait sa production bien définie. En Ouzbékistan, c`était le coton. Aujourd`hui, ils reviennent à une agriculture standard. Et puis surtout, il y a des ressources pétrolières. Mais l`Ouzbékistan reste un pays très attachant, avec une histoire, une culture.

Votre histoire avec ce pays remonte à 1971.

Oui, j`ai pu obtenir les visas pour me rendre dans ce pays avec ma femme. Le but était d`organiser la venue de réalisateurs ouzbeks au Festival du film de Nyon. Ainsi, le réalisateur Sukrat Abbassov, aujourd`hui âgé de 80 ans et que j`ai revu durant le voyage - il m`a offert une veste traditionnelle - était le président de notre Jury à Nyon.

Revenons-en au festival lui- même: vous avez eu 12 longs-métrages à visionner...

Oui, et le jury à l`unanimité (ndlr.: composé de professionnels du métier venus de Taïwan, Lituanie, Russie, Japon et Ouzbékistan) à décidé de récompenser le réalisateur ouzbek Zulfikar Mussakov pour son film «The Lead», qui traite d`officiers du KGB sous Staline.

Vous y retournerez?

C`est à voir, mais je crois que les organisateurs ont l`ambition de faire de ce festival un rendez- vous annuel.

Texte sous la photo. Moritz de Hadeln, lors de la cérémonie de remise des prix, le 25 octobre au Palais de la Jeunesse créative de Tachkent, capitale du pays, dans un costume traditionnel. A gauche, Gulnara Karimova, fille de l`actuel président. YVES FORRESTIER/GETTY IMAGES EUROPE

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